Avec son précédent album, A Drop About to Drown, on avait déjà repéré le goût de Manolo Redondo pour les déambulations musicales aux frontières des genres. Sur Helmet On, ses chansons continuent de nous emmener sur des territoires inexplorés entre folk et dream pop, et assument encore plus ce penchant pour le psychédélisme et les tentations progressives hérités des sixties. A cet échafaudage de sophistication acoustique, s’ajoute ici un voile de douce étrangeté que viennent notamment souligner les titres en français, en quête de sommets oniriques (« Alpinisme », « Conquête Spatiale »).
Sans rien perdre de ce sens de l’immédiateté (« Lo is the New Hi », au titre emblématique) qui sait produire beaucoup d’effets avec peu de moyens, Helmet On dessine des paysages inédits dans une pop décomplexée, subtile et riche. On y entend des échos de The National ou Chris Garneau, des petites échappées synthétiques, des guitares électrisantes et des choeurs fédérateurs sur fond de mélodies discrètement envoûtantes.
Dans une constellation de disques inventifs et sensibles, Helmet On reste une comète pop.
Branchez vos casques !