En 2024, ce disque de Theo Hakola s’est imposé à son auteur comme un impératif. Une nécessité plus qu’un choix, à prendre ou à laisser.
Ce nouvel album s’inscrit sans bouleversement dans la longue lignée de ce que le poète américain de Paris fait de mieux depuis les années 80. Des litanies rock au charme qui se sait désormais suranné et s’assume comme tel sans complexe. Les guitares sont américaines à souhait, le violon (de l’éternelle complice Bénédicte Villain) n’est jamais très loin, les paroles ont toujours ce mordant acéré, tout en fausse désinvolture, et bien sûr, le chant caractéristique, funambule entre nonchalance et émotion, continue de s’écouler d’un bout à l’autre de ces huit chansons, telle la rivière sur l’avant-dernière de celles-ci.
Toujours aux confins du politique, même quand il parle d’amour, Theo Hakola saisit les enjeux de son temps comme il l’a toujours fait, posant avec autant d’acuité que d’humour son regard décalé sur le monde. Expert dans l’art subtil de l’énumération (The DOG Song, The LOVE IS Song…) il embrasse l’univers avec fougue, sait ré-inventer le mythe du coup de foudre et de la femme fatale (The BURNING WOMAN Song) tout en épinglant les grands criminels de l’époque (The RUSSIAN WARSHIP Song). Seul ou presque à la barre de l’instrumentation, l’homme de lettres et de théâtre, s’accompagne ici de plusieurs chanteuses emblématiques, Brisa Roché, Lesley Woods (ex Au Pairs) et de Frida Faudot à la création visuelle, dont la sculpture nous donne un aperçu de l’artiste en dé-construction. Tout cela ne doit sans doute rien au hasard.
On pourra le taxer d’anachronique. Il y a fort à parier que ce qualitatif n’ébranle pas une seconde l’inépuisable Hakola, qui ambitionne avec détermination l’édification de l’immense patrimoine musical démarré par Orchestre Rouge et Passion Fodder. Une fidélité à lui-même comme une fuite en avant, dont on lui sait gré depuis toujours et dont cette nouvelle émanation apparaît comme l’évident aboutissement. Anachronique, peut-être. Intemporel, sans aucun doute.
En 2024, inutile d’entretenir le souvenir de Theo Hakola. Quarante ans plus tard, il est plus que jamais et encore là.
Shalalalala (2024)
« Hakola est unique, sa voix, son phrasé et son univers forment une proposition entière, rare, fine et élégante. » – Exit Musik
« Un artiste polymorphe, mêlant passion, indignation et créativité dans chaque domaine qu’il explore. » – Radio France
« Un flow unique porté par des textes et un chant passés mille fois au révélateur et qui pourtant n’a rien perdu de son urgence. » – Le Village Pop
Water Is wet (2020)
« Il est notre compagnon de route par excellence. Et dans le chaos ambiant, sa lucidité son éloquence, sa conscience historique, sa dérision et sa passion incarnée nous sont plus cruciales que jamais. » – Persona
« Passionnant et électrique comme d’habitude… » – Froggy’s Delight
« Une figure incontournable, à l’exigence artistique et poétique totale. » – Indie Pop Rock
« Un opus à l’image des efforts de son auteur ; vrai, abouti et indocile. » – Muzzart
« Une œuvre subtile et raffinée teintée de folk blues et de rock où se côtoient guitares, batterie et piano, dans une symbiose à la sonorité lumineuse. » – Lust 4 Live
