Après Mon Agitation (2015) et Aqua Mostlae (2014), qui ont collectionné sept clefs Télérama, le trublion de la chanson, adepte de la pop tropicaliste, revient avec un album tout en douceur, intime et touchant. Certainement plus immédiat aussi.
Une écriture boustrophédon est un système qui change alternativement le sens du tracé ligne après ligne, à la manière du bœuf marquant les sillons dans un champ, allant de droite à gauche puis de gauche à droite… Est-ce comprendre que Nicolas Paugam a viré complètement de bord et nous propose dans ce disque une face cachée de son éclectisme musical ? Pas tout à fait.
Le passage par le boustrophédon marque plus une transition qu’une rupture, tout en douceur et finesse. Plutôt une envie d’être lisible avec un retour à l’évidence mélodique (« Exalem », « Les Ablettes ») et aux arrangements parés de douces voix pour adoucir les angles (« Le Dortoir du Bon Dieu », « La lumière est immense »). Le disque est sensiblement plus pop que le précédent avec une attention particulière portée aux harmonies vocales et aux arrangements efficaces. Mais l’univers reste paugamien en diable et ne perd rien de sa singulière richesse habituelle : chaloupements, agitations, accords simples et envolées lyriques sont toujours au rendez-vous.
Bienvenue dans le Boustrophédon !