Alpine Seas est un premier album ; son auteur n’est pourtant pas tout à fait un premier venu. Multi-instrumentiste hors pair, explorateur sonore infatigable, Brian S. Cassidy a notamment fait ses classes en apportant sa touche à sept albums d’Okkervil River, en tant que musicien et arrangeur. On l’a également aperçu sur des albums de Shearwater et de Roky Erickson.
Avec Alpine Seas, le Texan formalise son émancipation en livrant une collection de chansons faussement caressantes, dans un registre de pop de chambre tour à tour intimiste ou enlevée, toujours dans le plus pur respect de l’orthodoxie indie folk à l’américaine.
Séduisant à la première écoute, l’album devient beau à la cinquième et indispensable à la dixième, révélant peu à peu les obsessions sonores et l’écriture perfectionniste de son auteur. D’ailleurs, quand il n’est pas en train d’enseigner la musique à ses nombreux élèves, Brian travaille sur la retranscription pour mandoline… d’une pièce de JS Bach écrite initialement pour le piano. Le genre de hobby qui en dit long sur le personnage et sa capacité à faire la jaillir la pop dans la grande musique. Ou même le contraire.